Eloignons-nous de notre période de prédilection pour aborder la lointaine époque de la Préhistoire. L’un des vestiges emblématiques de cette période est sans nul doute la hache polie du Néolithique.

À cette époque, l’Homme se sédentarise. Avec la création des premiers villages viennent les débuts de l’agriculture. L’Homme domestique la nature au lieu d’en être tributaire. C’est un véritable bouleversement de conscience, que l’outillage va bien sûr accompagner. En effet, de vastes campagnes de défrichage ont lieu pour gagner des terres arables sur la forêt. Face à cette pression démographique, un nouvel outil apparaît : la hache polie.

La star du Néolithique
Elle est plus résistante que son ancêtre, le polissage permettant l’obtention d’un outil parfaitement affûté. La technique, très simple mais laborieuse, consiste simplement à frotter les lames de longues heures durant sur un bloc de grès.
Le choix du matériau est donc primordial. La majorité du mobilier néolithique est taillé sur galet de rivière, disponible partout. L’on peut aussi choisir le silex bien entendu, plébiscité à la Préhistoire pour sa grande résistance et sa facilité de taille. Cependant, il est plus rare sur des objets polis. Enfin, certaines haches sont réalisées en roche rare, comme la jadéite, et intensément polies pour les rendre brillantes. La présence de ces haches polies retrouvées loin de leur lieu d’extraction, correspond probablement à des échanges entre élites. Ces objets n’ont donc pas de fonction utilitaire mais marquent le prestige social de leurs détenteurs, à la manière d’un sceptre.

Un outil indémodable
Plus tard, avec l’arrivée du travail du métal (au cours du 3ème millénaire), l’emmanchement de ces haches change. Anciennement fixées dans des sortes de gourdins, le métal permet le façonnage d’ailettes sur les rebords afin de d’améliorer la fixation de l’outil sur le manche. Progressivement, ces rebords se développent jusqu’à ce que ce soit finalement la hache qui vienne envelopper le manche.