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Villa de Séviac - Espace triconque

Cette fois-ci, nous n’allons pas parler d’une oeuvre, mais plutôt d’un espace : les absides triconques des thermes de la Villa de Séviac.

Cette construction est le dernier agrandissement que connurent les thermes. Ajoutées vers 430 après J.-C., ces trois absidioles donnent aux thermes une ampleur de 520 m² avec une partie privée, utilisée au quotidien, et une beaucoup plus vaste, destinée aux grandes occasions.

 

 

Un projet d'aggrandissement luxueux
Sur l’abside préexistante du caldarium (pièce chaude) viennent se greffer trois absidioles rayonnantes accolées. Elles sont toutes de diamètres différents et construites en opus vittatum, du latin vita, qui signifie “le ruban”. Ce sont des petits moellons rectangulaires en pierre, disposés en assises régulières alternées, technique de construction la plus répandue à Séviac. La dimension de ces pierres et le soin apporté à leur pose s’expliquent puisqu’elles devaient assurer la retombée des arcs en plein cintre des 3 ouvertures des absidioles.
Ces constructions arrondies, très luxueuses, connurent une grande vogue jusqu'à la fin de l’Antiquité dans les bains et les édifices cultuels pour être ensuite adoptées de manière quasi-systématique dans l’architecture chrétienne.

Qui ne verra jamais le jour
Cependant, ici, la pièce restera froide et ne remplira jamais sa fonction thermale. Les pièces de service permettant l’alimentation de l’hypocauste (système de chauffage en sous-sol) en bois ne seront jamais construites et l’espace prévu en sous sol sera remblayé à la va-vite semble-t-il,  par une chape de mortier blanc non lissé, de qualité très médiocre.
Mais pourquoi un tel revirement de dernière minute ? Cet inachèvement est certainement à associer aux dégradations subies tant dans le  bâtiment thermal que dans la partie d’habitation de la Villa. Elles sont peut-être dûes aux troubles que connaît la Novempopulanie lors des invasions wisigothiques du Ve siècle après J.-C. Avec ces restaurations dans le bâtiment thermal de Séviac, on entrevoit sans doute un aspect de la société aquitaine de cette époque : un monde en mutation, qui continue à vivre malgré les difficultés.