Pour la dernière rubrique d’Elusa à la loupe, parlons d’une œuvre méconnue de Séviac.

Une mosaïque assez modeste...

Souvent laissée de côté, car assez simple dans sa composition et son exécution, la mosaïque aux peltes et bien plus intéressante qu’il n’y paraît. Son champ se compose de paires de peltes orange adossées les unes aux autres sur fond blanc, quant à la frise, elle présente une alternance d’ogives et d’écailles. 

Ce motif de pelte est inspiré par le bouclier mythique des Amazones, en forme de croissant de lune. C’est un dessin qui fut longtemps utilisé comme symbole de courage et de virilité. Mais dans les faits, c’est un symbole géométrique simple qui permet de nombreuses possibilités de lecture. 

...Et pourtant moderne !

En effet, en assemblant les motifs les uns avec les autres, en changeant votre point de vue, on peut y voir une multitude de choses, la seule limite étant votre imagination. 

Par exemple, si l’on prend une pelte et sa symétrique, ne verrait-on pas un trognon de pomme ?! Prenez ce trognon mais sans les peltes : c’est un os ! Changez à nouveau votre point de vue : quand vous prenez comme centre le petit carré orange et les quatre peltes qui en partent de chaque côté, voyez-vous les ailes de moulins ? Les deux peltes adossées ne feraient-elles pas penser à des papillons ?

Connaissez vous le phénomène de paréidolie ? Cela consiste à reconnaître des visages là où il n’y en a pas. On peut en voir plusieurs ici. Un premier avec le papillon auquel vous rajoutez la pelte du dessous pour faire la bouche et le nez. Un second qui ressemble à un homme casqué ou une tête de chouette selon votre préférence. Encore plus ! Prenez cette tête de chouette et ajoutez-y les deux peltes de chaque côté de la tête, le volatile se transforme en caribou !

C’est l’avantage avec des motifs géométriques, c’est de l’art abstrait que nous avons ici ! Visiter Séviac, c’est une gymnastique de l’esprit.